samedi 20 avril 2013


Rythmes scolaires : les maires de Midi-Pyrénées optent plutôt pour 2013

Ecole_primaire-PhotoCC-Clio

À la rentrée 2013, ou 2014 ? Chaque commune avait jusqu’au 31 mars pour décider d’appliquer, ou non, la réforme des rythmes scolaires dès la prochaine rentrée. À Toulouse, les élèves de primaire avaient déjà un rythme de 4,5 jours de cours par semaine. Quelques ajustements sont donc à prévoir, mais pas de gros chamboulements. Mais dans le reste de l’académie, les maires ont le choix.
Lors de la prochaine rentrée scolaire, 62,94% des élèves de primaire de l’académie de Toulouse seront déjà concernés par la réforme des rythmes scolaires. Un chiffre qui place l’académie parmi les très bons élèves.
Mais tous les départements de l’académie ne sont pas logés à la même enseigne. Ainsi en Hautes-Pyrénées, la réforme ne concernera dès 2013 que 23,25 % des élèves du primaire. En Ariège en revanche, quasiment tous les écoliers, 93,40% d’entre-eux, devront se rendre en classe 4 jours et demi par semaine.
 

L’appartenance politique : critère de la mise en place de la réforme ?

Comment s’expliquent ces disparités ? Si la mise en place de la réforme doit théoriquement avoir lieu dès la rentrée 2013, il est possible de décaler cette application, par le jeu de dérogations, à la rentrée 2014. Ce choix revient aux maires. Leur appartenance politique influe-t-elle sur cette décision ?
Sur les 10 plus grandes villes de Midi-Pyrénées, quatre sont dirigées par un maire UMP ou divers-droite : Montauban, Castres, Albi et Tarbes. Et ces quatre villes là ont choisi de repousser la réforme à 2014.
En revanche, sur les six villes dirigées par la gauche, deux ont décidé de mettre en place la réforme dès 2013 : Rodez et Auch. Tandis qu’à Toulouse, et Tournefeuille, villes également dirigés par des municipalités de gauche, la semaine scolaire était déjà fixée à 4 jours et demi, seuls quelques aménagements supplémentaires devront êtres réalisés.
« Le clivage politique doit certainement jouer, mais ce n’est pas la seule raison. Les villes peuvent aussi être confrontées à des problèmes financiers ou organisationnels, et être contraintes de décaler la mise en place de la réforme à 2014 », explique Gisèle Verniol, première adjointe au maire de Toulouse, chargée de l’éducation.
Un avis partagé par Laurent Cadreils, secrétaire départemental du SNUipp-FSU, un syndicat d’enseignants : « Les maires de droite refusent notamment pour des questions politiques, mais les maires de gauche refusent aussi, pour une question d’organisation. »

La prise en charge supplémentaire des enfants après l’école nécessite la mise en place de nouvelles structures. Un frein à l’adoption rapide des nouveaux rythmes.

La mise en place de la réforme : un surcoût pour les municipalités

« En 2008, lorsque les écoles toulousaines sont passées à la semaine de 4 jours et demi, la mise en place de structures péri-scolaires a coûté 1,5 million d’euros à la mairie. » Gisèle Verniol explique que la mairie n’a pas encore calculé le coût des aménagements à réaliser en 2013, c’est-à-dire l’augmentation des heures de CLAE ( centre de loisirs associés aux écoles ), mais que ce chiffre devrait être comparable au coût de 2008.
Toutefois, l’État a prévu un fonds d’aide aux communes pour la mise en place de la réforme, dont la ville devrait bénéficier, à hauteur de 2 millions d’euros, selon la mairie. Et la situation de Toulouse est particulière, car les CLAE ont déjà été créés.
Dans les petites communes, la prise en charge supplémentaire des enfants après l’école nécessite la mise en place de nouvelles structures.  Un frein à l’adoption rapide des nouveaux rythmes.

« Sur la réforme en général, Vincent Peillon a pris les choses dans le mauvais sens. Il faut d’abord s’attaquer à la qualité des programmes et au nombre d’enfants par classe. »

Les profs et les parents : pas de consensus

Si les maires ont le choix, la parole des profs et des parents peut peser. Côté parents, d’abord, pour Cécile Leture, présidente régionale de l’association de parents d’élèves PEEP,  » entre les parents, il n’y a pas de consensus sur cette réforme. Oui, les enfants ont un rythme trop chargé, c’est un premier pas mais nous avons besoin d’une réforme plus globale. L’application en 2014 laisse le temps de l’organisation, de l’embauche éventuelle de personnel. »
Du côté des profs, Laurent Cadreils, secrétaire départemental de la SNUipp-FSU est plus affirmatif :  » la semaine de quatre jours et demi, tout le monde en veut. Mais à Toulouse, nous avions jusqu’à présent 12 mercredis libérés sur 36, pour faire des réunions de concertations avec les équipes pédagogiques. Ces réunions ne sont pas conservées par la mairie, et nous sommes en conflits avec eux à ce propos. »
Et surtout, les rythmes scolaires ne sont pas la première des préoccupations de Laurent Cadreils.« Sur la réforme en général, Vincent Peillon a pris les choses dans le mauvais sens. Il faut d’abord s’attaquer à la qualité des programmes et au nombre d’enfants par classe. En 2012, le taux d’encadrement de Haute-Garonne, c’est-à-dire le nombre de professeurs par élèves, était l’un des plus mauvais du classement ».

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