samedi 30 mars 2013


© Mairie de Toulouse
La semaine de 4,5 jours dans le primaire n’est pas une nouveauté à Toulouse, c’est même l’une des villes les plus à la pointe en France. Et en Haute-Garonne, de nombreuses communes vont s’y conformer dès la rentrée 2013.
Dans ce débat, la FCPE 31 souhaite « définir dans la concertation avec les parents, les animateurs du CLAE et les enseignants l’organisation de la semaine qui réponde le mieux aux besoins des enfants ».
Voici leurs propositions :
Suppression des mercredis libérés, avec une semaine de 24h toute l’année et 3h de cours le mercredi.
Pas de fin des heures de classe l’après-midi avant 16h
Une pause méridienne de 2h minimum.
Harmonisation de l’organisation de la semaine au sein d’un même groupe scolaire et pour les groupes scolaires d’une même commune.
Pas de surcoût important pour le péri-scolaire.

La Dépêche du Midi 30 mars 2013
Rythmes scolaires : «Bonne idée, mais mauvaise application»
Publié le 30/03/2013 à 07:54
expert : Edwige Antier, médecin-psychiatre, ancienne députée de Paris et auteur de "Vice l'Education" aux éditions Robert Laffont
La réforme sur les rythmes scolaires va-t-elle favoriser l'apprentissage de l'enfant en primaire ?
C'est une très bonne idée, mais son application perd son tout sens. Car le problème de cette réforme, c'est le temps que passe l'enfant à étudier - à enregistrer de nombreuses informations compliquées - et le temps qu'il passe en récréation. Peu importe le nombre de journées passées à l'école pendant la semaine. Avec la semaine à quatre jours et demi, on n'appréhende pas l'ensemble de la problématique qui est que c'est surtout la vie en collectivité qui épuise les enfants. Ce ne sont pas, à mes yeux, le temps passé à étudier en classe qui est le plus éprouvant. On devrait prendre exemple sur le modèle anglo-saxon où l'enfant a cours de 9 heures à 15 heures, tous les jours, et passe à des activités sportives et artistiques l'après-midi. Mais avec de véritables structures dédiées à cela, un vrai encadrement, des animateurs professionnels et un projet éducatif à la clé. Et un temps réduit pour déjeuner.
Selon vous, même en réduisant le temps scolaire, l'enfant est toujours fatigué en sortant de l'école ?
Oui. Dans le nouveau projet du ministre de l'Éducation nationale, on conserve une pause d'une heure et demi tous les jours. Lorsqu'il a fini de déjeuner, l'enfant se retrouve à jouer pendant plus d'une heure parfois, c'est ce qui le fatigue le plus dans la journée. Sans compter que certains - des tout-petits parfois - restent également tard le soir à l'étude en attendant leurs parents. Je vois très souvent des enfants dans mon cabinet qui se disent épuisés et qui souffrent de harcèlement en récréation. La cantine, c'est pareil, c'est le bruit et la fureur dans certaines écoles. Comment voulez-vous que l'enfant soit reposé, après une heure et demie à déjeuner, pour enchaîner sur des matières importantes l'après-midi. Plus largement, il s'agit d'un problème de société : comment réorganiser la vie des familles avec les rythmes scolaires ? Pourquoi les parents finissent si tard dans nos sociétés d'aujourd'hui ? C'est du temps où ils n'ont plus prise sur leur enfant. Que ce soit au primaire, d'ailleurs, comme dans le secondaire (collège et lycée).
Dans l'idéal, que faudrait-il faire pour permettre à l'enfant de mieux acquérir les connaissances ?
Dans l'idéal, il faudrait réduire la durée du déjeuner et terminer les cours à 15 heures, comme ça se fait dans de nombreux pays européens. Avec des récréations plus courtes. L'après-midi, basculer sur des activités périscolaires bien encadrées, avec des moyens et en petits groupes. Au départ, cette idée de rythmes scolaires est un concept intellectuel intéressant. Sauf que sur le périscolaire, le gouvernement s'est désengagé pour laisser le «bébé» aux collectivités.
Recueilli par Gérald Camier

vendredi 29 mars 2013


La Dépêche du Midi 29/03/2013
Rythmes scolaires. Après la classe, ce sera encore plus long pour les enfants
Publié le 29/03/2013 à 08:59 1

Instituteurs et animateurs étaient en grève hier. Pour eux, la réforme des rythmes scolaires se fait sans concertation. Les animateurs alertent sur l'allongement probable de la journée des enfants.
Une soixantaine d'instituteurs et de professionnels de l'animation en grève, venus de toute la Haute-Garonne, ont manifesté hier place Saint-Étienne à Toulouse, contre le décret Peillon sur les rythmes scolaires. Celui-ci prévoit notamment, pour les communes qui le souhaitent, de passer de 4 jours à 4 jours et demi par semaine de temps scolaire.
Dans la manifestation les animateurs ont pris toute leur place, pour expliquer que la réforme des rythmes scolaires allait, selon eux, «bouleverser» l'organisation des communes, des écoles, et la journée des enfants.
«La prise en charge des enfants en temps périscolaire peut aller jusqu'à 5 h 30 par jour : 1 h 30 le matin, 2 heures le midi, et 2 heures le soir», explique Franck Jenny, délégué CGT-Uspaoc (animateurs). «La réforme prévoit d'instaurer un temps d'activité culturelle ou sportive dans le temps scolaire. Or, comme ce n'est pas obligatoire, beaucoup d'enfants vont se retrouver à aller au Clae avant la fin de l'école. Cela entraînera une charge supplémentaire pour les animateurs, et cela allongera encore le temps de présence des enfants au Clae».
«Les communes vont devoir revoir leur organisation, leur budget. Et pour que ça coûte moins cher, le ministère leur accorde la baisse du taux d'encadrement», ajoute Geneviève Desmaison, de Loisirs Éducation Citoyenneté. On passera de 1 adulte pour 10 enfants à 1 pour 14 en maternelle, et de 1 pour 14 à 1 pour 18 en élémentaire. Qui peut croire et penser que la sécurité, le bien-être et les conditions d'accueil des enfants ne seront pas remis en cause ?»
Les animateurs, qui se disent «concernés tout autant par la réforme que les instituteurs», estiment que si le ministre Peillon souhaite un «temps éducatif le plus riche et le plus intéressant possible», cela s'organise «sans réels moyens humains», «sans concertation avec les acteurs éducatifs», «sans réflexion sur les conséquences pour les personnels», «sans égalité entre les communes, et donc d'égalité de traitement». Ils s'interrogent : «Sera-t-on une garderie ou restera-t-on un accueil périscolaire de qualité» ?

«Mon fils y passe 5h30»
Chloé est intérimaire à Toulouse, et son mari Vincent travaille dans le bâtiment dans la périphérie. Leur fils Mattéo, 4 ans, est en maternelle dans une école du centre-ville, et trois jours par semaine, il est obligé de rester jusqu'à 18 h 30 à l'école. Le souci, c'est qu'il y arrive à 7 h 30. Il reste donc 5 h 30 au total en compagnie des Atsem et animateurs extérieurs : 1 heure le matin, jusqu'au début de la classe à 8 h 30, 2 heures à midi entre la fin de la classe (11 h 30) et la reprise (13 h 30), et 2 heures le soir, de 16 h 30 à 18h30. «Je me rends compte que ça fait beaucoup, mais c'est très difficile de faire autrement, car nous n'avons pas les moyens de nous payer une nounou 5 jours par semaine», explique Chloé. Alors, quand elle ne peut pas venir chercher son fils avant 18 h 30, Chloé est obligée de le laisser au Clae. «Heureusement, les Atsem sont très gentilles avec lui». Ce que va changer la réforme pour elle ? «A Toulouse, on est déjà aux 4 jours et demi. Mais apparemment, c'est pour les enseignants que ça risque de changer. Ils n'auraient plus leurs mercredis de concertation...»
Cyril Doumergue

un air de réforme....une absence de fond...


Les professionnels de l’animation concernés par la réforme des rythmes éducatifs.

La politique éducative doit articuler les temps scolaires et les temps péri ou extrascolaires.

Nous constatons que les acteurs du secteur de l’animation, concernés au premier chef par cette réforme, sont les grands absents des négociations en cours !

• Les animateurs sont des acteurs éducatifs à part entière : ils doivent être associés à la réflexion sur la continuité des temps éducatifs des enfants, sans mépris et au même titre que les parents et les enseignants.
• L’animation périscolaire n’est pas de la garderie : le taux d’encadrement prévu par la DGCS prévoit 1 animateur pour 14 enfants en élémentaire et 1 animateur pour 10 enfants en maternelle.

Le nouveau taux d’encadrement préconisé dans le décret (1 animateur pour 18 enfants en primaire et 1 animateur pour 14 enfants en maternelle) n’est pas en adéquation afin de mettre en place des projets de qualité. La réduction des temps d’enseignement à 5 Heures par jour se traduira par l’ajout d’une heure d'animation périscolaire en fin de journée : quels moyens pédagogiques, matériels, et financiers sont donnés aux animateurs pour permettre d’accueillir les enfants dans des conditions appropriées à cette volonté politique.
Le métier d’animateur doit être valorisé : Une animation se prépare et s’évalue : l’État est garant de la qualité  éducative des Accueils Collectifs de Mineurs. 
Cette réforme pour le temps périscolaire impactera les ADL : suppression des accueils collectifs les mercredis matin.